Tremplin pour l’industrie de demain
Grande « force tranquille » et belle simplicité : l’intention de l’architecte se résume en quelques mots qui ne manquent pas de détermination. Elle prend corps grâce à deux registres formels qui expriment nettement la dualité tertiaire et industrielle de son projet. Dès l’arrivée au Centre de transfert de technologie, la façade tertiaire (nord-ouest) se présente sous les traits « nobles » d’une colonnade en béton brut blanc, légèrement incurvée au centre. C’est ici que chercheurs et étudiants entrent tous ensemble et partagent le même « luxe d’espace » offert par un hall unique.
« La compacité des lieux répond à des critères environnementaux, prévient Michel Rémon, mais elle n’explique pas à elle seule notre choix d’entrée unique. Cette option marque notre volonté de rassembler, sans distinction, les acteurs actuels et futurs de la recherche et du développement de toute la région.»
Sous le ciel picard
L’architecture orientée donne du sens à la transformation d’un site agricole en un site urbanisé. Si la colonnade de cette façade est précisément réglée pour faire office de brise-soleil devant ses vitrages, elle suggère également un autre « climat » local. En se déployant face à l'ouest, elle semble rendre hommage à la douloureuse beauté des cimetières alliés, aux croix blanches rigoureusement alignées, que tout visiteur aperçoit dans la campagne environnante.
À l’arrière, côté sud-est, les halles industrielles, « encaissées » dans la pente, abritent les activités d'IndustriLAB. Leurs grands volumes émergent au-dessus de la ligne de ciel, comme un mouvement de vague qui décroit depuis la halle - « robotique » jusqu’à la halle « formation initiale ». Ces « paliers » successifs permettent des prises de lumière naturelle sous le fuselage gris métallisé qui les enveloppe et évoque au passage Airbus, entreprise prestigieuse très présente dans le Centre.
« Deux esthétiques, l'une associée au tertiaire, accueillante, l'autre associée à l'industrie, dialoguent comme Janus et ses deux têtes. Elles créent, grâce à leur "cerveau commun", l’unité architecturale d'IndustriLAB et affirment sa présence dans le paysage de la future ZAC. »