Façade graphique et barrière thermique
L’extension de l’Ecole polytechnique ajoute deux bâtiments de recherche (biologie et physique-mécanique) aux constructions imaginées en 1967 par Henri Pottier. Pour intervenir sur l’œuvre de son prédécesseur, Michel Rémon ne s’est pas arrêté à ses fonctionnalités. Il a déployé, vers l’ouest, une nouvelle frontalité de l’ensemble bâti.
Le nouveau visage de l’école se tourne vers la ville. Une façade noble, urbaine, voire spectaculaire, prend la mesure du grand parc qui l’entoure et s’accorde à l’échelle du nouveau quartier qui l’accueille. Préfigurant une suite architecturale, cette première construction de 60 mètres s’inscrit dans le cadre d’une démarche environnementale.
Avec une façade double peau plein ouest qui évite l’échauffement du bâtiment, le centre de recherche de l’école affiche une identité visuelle forte.
Sa façade plissée associe de grands éléments d’aluminium perforé tournés vers le sud-ouest, et de grandes plaques de verre sérigraphié tournées vers le nord-ouest, réfléchissant le parc qui leur fait face.
Graphique, cette alternance impose un rythme vertical, tous les 35 mètres, à la façade monumentale qui abrite derrière elle une seconde façade « domestique ».
Barrière thermique, cette façade se compose d’une double structure de verre intégrant un espace de ventilation, étanche à l’air. En faisant appel à l’expertise de thermiciens pour la concevoir, Michel Rémon a développé les vertus de la « façade épaisse » thermique. Un concept qu’il explore depuis le début de sa carrière, et disons-le clairement, depuis son enfance fascinée par ces niches creusées dans les murs des châteaux-forts, où l’on se sent si petit et protégé mieux que nulle part ailleurs…
« L'harmonie architecturale et le haut degré de confort intérieur - auxquels s’ajoute l’esthétique d’escaliers en hélice disposés dans des tubes orange illuminant chaque plot - devraient inspirer la seconde phase du programme. Le projet global prévoit en effet la construction de futurs laboratoires. »