Le jeu des échelles
La compacité, l'extrême épure du croquis réalisé par l’architecte répondent à l'exiguïté de l'espace constructible. En hommage à la recherche sur l’infiniment petit, la beauté de sa ligne simple gomme volontairement l'échelle des corps mais dévoile une structure interne rigoureusement tramée. La complexité et la minutie des travaux menés à l'intérieur s’abritent ainsi dans un édifice à l'architecture délibérément sereine, à la fonctionnalité évidente.
Objet immatériel simulant l'apesanteur, ce site s'apprête pourtant à peser lourd dans le développement du plateau de Saclay.
Avec sa salle blanche de 3 000 m² de surface utile - bientôt l'une des plus grandes de France - le regroupement des ressources technologiques et humaines de l'Institut d'électronique fondamentale et du Laboratoire de photonique et de nanostructures, la centrale francilienne du Centre de nanosciences et de nanotechnologies sera le plus important pôle académique du territoire national.
Trois « piliers » soutiennent la philosophie architecturale de ce temple de la recherche
Impeccablement « propre », dédié à l’invisible matérialité, le bâtiment s'affiche comme un emblème de haute technologie. S'il est un formidable outil de travail rationnel - capable de protéger les recherches contre les vibrations et les champs magnétiques - il offre également un espace ergonomique et convivial à la communauté scientifique du C2N.
Comme une artère vivante, sa rue de la recherche réunit tous les laboratoires et la salle blanche. Ponctuée par des patios baignés de lumière, elle joue le rôle d’une « agora domestique » pour ces lieux isolés du monde extérieur et leur apporte la sérendipité attendue par les chercheurs.
« En vue lointaine, le bâtiment recouvert de verre sérigraphié crée l'illusion d'échapper aux lois de la gravitation. La juxtaposition de volumes sans contacts apparents crée une subtile ambiguïté des échelles. »