C2N in Saclay - Flag Ceremony with Michel Rémon
Speech by Michel Rémon at the flag ceremony
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Je m’adresse bien sûr, à vous, qui nous construisez ce bâtiment bien peu ordinaire !
Ce bâtiment est destiné à accueillir des chercheurs de l’infiniment petit dans des espaces infiniment propres... au cœur du grand paysage de Saclay. Les volumes que vous commencez à voir ont été conçus pour exprimer cela, ce choc des échelles, à la toute fin de la construction,
L’architecture du C2N n’a pas été conçue à l’échelle humaine. Elle a été conçue pour être au croisement de toutes les échelles qui sont en œuvre en elle, depuis l’infiniment grand (le paysage, le ciel…) jusqu’à l’infiniment petit (le nanomètre, et bientôt, le picomètre ,… le femtomètre !).
De loin, le C2N paraitra plutôt petit, beaucoup plus petit qu’aujourd’hui, en lisière de sa forêt. De près, aucun élément ne viendra donner la mesure de l’échelle humaine. C’est le sens de tout le travail que nous avons fait ensemble sur les menuiseries Nord et Est, les shadows box, et les fameuses cassettes miroir.
Nos exigences de mise en œuvre, de proportions et de dimensions de ces éléments de finition ne sont pas des « caprices d’architectes ». Elles sont la nécessaire traduction dans le monde réel de notre travail sur l’échelle de ce bâtiment.
Un bâtiment impeccable et insaisissable…où les volumes des pignons à l’Est se reflèteront à l’infini les uns dans les autres pour masquer leur dimension réelle. Où les arêtes de ces mêmes volumes se frôleront sans se toucher, comme s’ils n’étaient pas soumis à la gravité.
Mais Je m’arrête ici, je suis trop impatient de voir la fin du chantier.
Aujourd’hui, les bétons du bâtiment sont maintenant achevés. Les volumes que vous avez vus en arrivant sont encore assez normaux, encore assez ordinaires. Leur échelle est encore assez banale. Ils n’ont pas encore été transformés par ces fameuses cassettes réfléchissantes et par ces fameux vitrages collés, que j’évoquai tout à l’heure. Il va falloir attendre encore plusieurs mois.
Mais en voyant aujourd’hui le chantier, ce n’est pas à cela que je pense. Je pense à cet hiver de la fin de l’année 2015. A cette période terrible de terrassements et de fondations. On était bien loin alors d’une atmosphère de propreté impeccable nécessaire aux chercheurs de l’infiniment petit !!!
La pluie, la boue et les fouilles inondées étaient votre lot quotidien, vous les bâtisseurs que nous saluons aujourd’hui par cette cérémonie du drapeau.
Sachez que depuis nos bureaux, derrière nos ordinateurs, nous pensions à vous qui donnez réalité a nos dessins.
Par ce petit discours, je voulais tout simplement vous dire un grand merci.
MERCI
Michel Rémon