Michel Rémon & Associés - C2N à Saclay - Première Pierre avec Michel Rémon
28/06/2016

C2N à Saclay - Première Pierre avec Michel Rémon

Discours de Michel Rémon lors de la Première Pierre du C2N à Saclay en présence de Mme la Ministre

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Ce petit mot sur l’Architecture du centre de recherche en nanosciences et nanotechnologies, le C2N, s’adresse à ses chercheurs.

Ce bâtiment parlera de vous.
Il racontera l’objet de votre travail : L’infiniment petit, la matière insaisissable et incompréhensible sans l’aide de vos instruments, de vos microscopes électroniques, qui sont les médiums indispensables entre vous, des femmes et des hommes comme nous, et l’objet de votre recherche, 10 puissance -9 fois plus petit que nous.

On parle souvent de l’échelle humaine en architecture...
Mais ici, il n’y a pas d’échelle humaine.
Les façades sont volontairement sans échelle, le volume du bâtiment est d’une dimension insaisissable, pas de porte ou de fenêtre pour permettre d’établir une référence au corps humain… Les façades n’offrent aucun repère connu pour mesurer cet édifice. On ne sait pas s’il est grand ou petit. L’enveloppe est étrange et semble inaccessible…

…Elle se résume à un tracé.
Un tracé au-delà de l’échelle.
Une ligne qui raconte une histoire de géométrie parfaite,
Une géométrie abstraite, sculptée par les lumières de la journée.

Depuis le Nord, depuis la rue, on apercevra sur la droite un grand monolithe blanc, la salle blanche, en retrait au fond du terrain pour la protéger des vibrations de la route. Elle est un univers à elle toute seule : 3000m² de salles de recherche pour plus de 8000 m² de locaux techniques associés nécessaires à son fonctionnement.

Dessous, dessus, glissés à l’intérieur, ils sont partout ! …
Les chercheurs habitent une machine. François MARIANI et ses ingénieurs d’Artelia ont organisé tout ça avec nous. Cette machine est encadrée à l’Est et au Nord par un faisceau de laboratoires disposés en lignes parallèles. Quelque part entre elles, sur la droite, l’entrée se découvrira… et là, le hall s’ouvrira largement.

Et alors, l’intérieur sera le contraire exact de l’extérieur.
L’échelle sera partout...dans les portes, les escaliers, les mezzanines…
L’édifice semblait compact et ramassé depuis l’extérieur…
Il apparaitra vaste et généreux depuis l’intérieur,
Il semblait étanche à la lumière depuis l’extérieur, il sera baigné de lumière naturelle à l’intérieur.
L’apparence énigmatique de l’enveloppe révèlera un espace extrêmement lisible et très « humain » à l’intérieur.
Ce sera un lieu de travail, et de rencontres pour les chercheurs et leurs hôtes…
Mais ça, vous le verrez, lors de l’inauguration. Nous y déambulerons ensemble.

Un petit mot encore sur ce que nous appelons les « mastabas ».
Giancarlo FAINI et Antony PIOROWICZ ont choisi de ne pas faire une première pierre « comme d’habitude », mais de faire un « premier mastaba ».
Je vais donc vous expliquer ce qu’est un mastaba.
Ce sont les socles anti vibrations des microscopes électroniques.
Au début, Isabelle Sagnes les avait appelées les pyramides de Saqqarah mais Alain FOURNOL, leur concepteur, notre « Grand Maitre des vibrations », leur a préféré le nom plus radical de « mastabas ». Il les a calculés et dimensionnés. En ce moment il les teste un par un. Ils sont totalement indépendants des fondations du bâtiment pour être irrémédiablement immobiles. Pour vous donner une idée, chacun a nécessité 23 toupies de béton, c’est à dire plus de 170 mètres cube. A terme, ces 6 mastabas seront invisibles.

Voilà quelques images de leur conception et deux premières images de leur réalisation par l’entreprise Bouygues.

Michel Rémon